La permaculture s'est ancrée dans l'inconscient collectif de nos sociétés contemporaines, et les éloges ne cessent de fleurir autour de cette pratique de jardinage. Mais les mérites tant vantés de la permaculture sont-ils vraiment au rendez-vous en pratique ? Quelques permaculteurs en herbe témoignent !
"J'ai décidé de persévérer"
Quand Valentin s'est mis à la permaculture, les choses ont plutôt mal commencé : "J'ai eu beaucoup de pertes et très peu de rendement. C'était assez dur à vivre surtout quand on voit ses amis récolter beaucoup plus que nous avec des méthodes de jardinage traditionnelles (travail du sol, monoculture en ligne etc., ndlr). Quand les gens voient des parcelles de paille avec des plants mangés de partout, ils me prennent pour un idéaliste et les réflexions fusent rapidement".
Il lui aura fallu trois années de travail pour obtenir de bons résultats. "Beaucoup d'amis qui ont commencé par vouloir faire de la perma ont fini par acheter des granulés chimiques anti-limaces", explique-t-il. "Je voyais leurs récoltes abondantes alors que je n'avais presque rien. C'était compliqué mais j'ai décidé de persévérer. J'ai atteint l'équilibre il y a deux ans, notamment grâce aux auxiliaires favorisés par la biodiversité, de la coccinelle aux mésanges, en passant par les lézards et les hérissons".
"Je n'arrache plus les mauvaises herbes et mon dos me dit merci"
Sylvie, 63 ans, s'est lancée dans la permaculture dès les premières heures de sa retraite. Ayant grandi à la campagne avec un père expert en jardinage, la jeune retraitée s'y connaissait déjà bien. C'est au moment de se lancer dans le jardinage que quelques recherches sur Google et Facebook lui ont fait découvrir le monde de la permaculture. Cette écologiste convaincue s'est convertie sans hésiter.
Pour commencer, elle a aménagé un coin de pelouse. Sa recette personnelle : "un terrain argileux avec du carton sans encre, de la paille gentiment donnée par un agriculteur, un peu de cendre du poêle à bois et de la terre végétale par-dessus". Elle ajoute : "j'ai semé en caissettes chez moi, puis repiqué au jardin mi-mai. J'ai fait quelques erreurs mais cela me servira pour l'an prochain".
Ce qui l'attire tout particulièrement, c'est que le principe de la permaculture est de faire fonctionner tous les éléments d'un milieu ensemble. "Les adventices ne sont plus considérées comme l'ennemi, mais comme indicatrices du terrain et des améliorations à apporter, donc plus d'arrachage des mauvaises herbes. Et mon dos me dit merci".
Le petit plus non négligeable ? L'aspect détox de la pratique : "je revis car le jardin, c'est mon psy. Pas besoin de m'allonger dans un cabinet et de faire un chèque, je prends ma fourche ou un sécateur et tout va bien".
"Youtube est une bonne source d'informations"
Vincent, pompier et papa de 41 ans, semble apprécier les mêmes avantages que Sylvie. "Ce qui m'intéresse, c'est de faire travailler les plantes ensemble, de voir quelles petites bêtes participent à cet écosystème". Il pense également obtenir un gain de temps et d'argent, sans être absolument sûr que ce sera le cas.
Pour Clément, la permaculture consiste principalement à laisser la nature faire son travail en lui donnant quelques coups de pouce, comme de la paille et des copeaux. "Je n'ai pas fait de formation car internet et Youtube sont de bonnes sources d'informations, il faut juste trier un peu."
Il s'est lancé il y a peu de temps, mais il est déterminé à cultiver son jardin sans produits chimiques. L'un des avantages majeurs de la permaculture pour lui, c'est l'eau. "Il y a peu d'évaporation de l'eau grâce aux méthodes de permaculture, et comme je vis dans le sud, c'est vraiment un atout", confie-t-il.
"J'appréhende mes projets avec cette approche permaculturelle"
Claire s'est intéressée à la permaculture, comme tout le monde, en pensant qu'il s'agissait d'une simple manière de cultiver de manière biologique ses légumes. Quand elle fait son premier stage d'initiation, elle fait connaissance avec les principes et éthiques de la permaculture. Peu de temps après, à 33 ans, elle participe à une formation de deux semaines en Tunisie, nommée le "Permaculture design course".
L'approche holistique la passionne, elle qui est gestionnaire et designeuse de projets dans la communication. Observer, exploiter les ressources, trouver les bordures deviennent aussi pertinents dans le potager que dans son métier. Elle a complété sa formation avec des lectures et des conférences notamment, avant de se former à la permaculture sociale et humaine. "C'est une approche de la gestion de projet à l'échelle des groupes et à l'échelle de l'individu. J'appréhende maintenant tous mes projets avec cette approche permaculturelle. Mon potager, mais aussi mes voyages, j'appréhende concrètement la gestion de mes ressources, comme le sommeil, les besoins de solitude, et je fais en sorte de les préserver".
De son côté, Carine se documente également avec des livres et des vidéos. Elle aimerait bien faire une formation, mais cette infirmière de 34 ans n'en a pour le moment pas les moyens. Elle avance pas à pas, au fur et à mesure qu'elle débroussaille le vaste champ de connaissances qu'est la permaculture. "Le fait de ne pas utiliser de pesticides, de ne pas nuire à la terre mais au contraire de l'enrichir en lui apportant du compost et de l'engrais vert est ma principale source de motivation dans la pratique de la permaculture."
Créé le 24 août 2020
August 24, 2020 at 03:35PM
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"Le jardin, c'est mon psy" : des permaculteurs en herbe font le bilan - Doctissimo
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